Approches britanniques et françaises de la représentation de Vivaldi dans deux films : stéréotypes, romantisme et novélisation
Résumé
Cet article évoque Antonio Vivaldi, le compositeur baroque italien, et sa représentation dans deux films de fiction : Vivaldi, un prince à Venise, un film français réalisé par Jean-Louis Guillermou sorti en 2007 et Vivaldi, The Red Priest, un film anglo-italien sorti en 2009 en format télévision, réalisé par Liana Marabini. Ces deux films brossent le portrait du musicien basé sur des faits historiques tout en prenant des libertés avec certaines périodes de sa vie. Les premières interprétations musicales avaient tendance à imposer un certain romantisme, loin de l’esprit original de la musique baroque : cet aspect particulier se retrouve dans les deux films, où les réalisateurs ont privilégié une image romantique de Vivaldi. Les interprétations musicales choisies dans le film français semblent illustrer les séquences cinématographiques comme une simple musique de fond tandis que dans Vivaldi, The Red Priest, la souffrance du musicien est montrée avec une certaine complaisance. Les deux réalisateurs choisissent finalement de ne pas s’intéresser au musicien au travail dans sa vie quotidienne. Ces stratégies narratives et l’accent mis intentionnellement sur les caractéristiques romantiques de la vie du musicien ne donnent qu’une vision aseptisée du compositeur du xviiie siècle et de la musique baroque.
Copyright (c) 2022 Savoirs en prisme
Ce travail est disponible sous licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.