Une « tradition de la trahison » ? Les dires du romancier et de l’historien dans La Mujer de la Vida, roman inachevé de Tomás Eloy Martínez
Résumé
À l’instar de la traduction qui s’apparenterait à une forme de trahison envers le texte original - le fameux traduttore, traditore -, les récits mêlant création littéraire et Histoire semblent communément associés à une altération des faits passés qu’ils transcrivent. Le texte romanesque est alors considéré comme une simple illusion, une - trop ? - libre alternative historique, ce qui le placerait à l’opposé d’une interprétation authentique du passé, telle que pourrait la proposer un historien. Mais Histoire et littérature sont-elles si viscéralement et définitivement antagoniques ? Nous proposons d’analyser les réflexions de l’auteur et journaliste argentin Tomás Eloy Martínez au sujet du langage de l’historien, qu’il renvoie face à celui du romancier, dans une œuvre méconnue - car non publiée -, La Mujer de la Vida. Il y interroge à nouveau ce puissant mythe personnel qui l’a toujours animé : de quel côté de l’Histoire ou de la fiction se trouvent les traîtres à notre quête de certitudes ?
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