Parménide croyait-il dans les signes de l’Être ?
Remarques sur l’énonciation et la délocution au fragment 8, vers 1-11
Résumé
L’objet de cet article est de préparer une lecture nouvelle des vers 1-11 du fragment 8 de Parménide, à partir d’arguments non plus exclusivement fondés sur le paradigme linguistique logico-analytique qui domine explicitement ou non les recherches contemporaines, mais tenant compte aussi des résultats issus de la pragmatique de l’énonciation. Dans un premier temps, l’examen du vocabulaire des signes chez Hésiode, Héraclite, Hérodote et Homère permet de mettre en évidence que l’intention de Parménide était d’apporter une solution à ce qu’il convient de considérer comme une crise sématologique, qui trouve son expression la plus forte dans l’Odyssée. Dans un second temps, il est démontré que pour échapper à cette crise Parménide confère au mot être une forme auto-référentielle et nécessairement délocutive de sorte qu’il ne peut éviter une contradiction de type pragmatique.
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