Dans la marge du hors-champ : le corps cinématographié de la femme par Claudia Llosa

  • Dominique Casimiro Université Sorbonne-Nouvelle, EA 2052 CRICCAL – Université Paris-Sorbonne, EA 2561 CRIMIC
Mots-clés: Claudia Llosa, Cinéma péruvien, Corps de la femme, Cadre et hors-cadre

Résumé

Le cinéma de la péruvienne Claudia Llosa (Lima, 1976) cadre le corps de la femme. Et l’histoire de ce cinéma pourrait se résumer comme le désir de ce corps d’être cadré – mais aussi comme sa résistance à se soumettre tout entier à la discipline du cadrage. Car le cadre est une pression que le corps cinématographié de la femme désire mais aussi subit. Les bords du cadre, qui séparent le visible du non-visible, sont les agents de cette lutte du corps de la femme dans les cadres, comme dans la société péruvienne actuelle. Entrant et sortant du cadre, le corps de la femme affirme les enjeux du hors-champ. Il s’agit donc de reprendre la trajectoire cinématographique de Claudia Llosa comme une histoire politique au plus près du corps de la femme, de sa soumission ou de sa liberté. Du corps acteur comme du corps spectateur : l’un et l’autre invités à la liberté du hors-champ, à ne pas tout céder à l’empire du spectacle et aux exigences de l’œil. Telle serait, en résumé, la problématique du cinéma de cette jeune cinéaste, auteure de 3 longs métrages (Madeinusa de 2005, La teta asustada de 2009 et Aloft de 2014) et deux courts (El niño Pepita de 2010 et Loxoro de 2011).

Publiée
2020-06-28
Rubrique
Articles