No. 10 (2019): Les nouvelles formes d'écriture
sous la direction de Véronique Le Ru, Machteld Meulleman et Éliane Viennot
Quatre siècles après l’introduction de la règle selon laquelle le « masculin l’emporte sur le féminin », où en est-on ? La prise de conscience que l’on peut revenir sur la masculinisation de la langue est en train de s’opérer : 75 % des Français·es sont pour l’écriture égalitaire au sens large (recours aux termes féminins ou épicènes et aux doubles flexions), d’après l’institut de sondage Harris-interactive (enquête rendue publique en octobre 2017). Au même moment, 314 enseignant·es ont annoncé ne plus enseigner que « le masculin l’emporte sur le féminin » (Manifeste du 7 novembre). Des néologismes sont proposés ici et là (iels, toustes, ceuses…) et de fait, ces nouvelles formes d’écriture se multiplient dans les journaux, les courriels, les messages intranet des entreprises, des collectivités territoriales et des institutions.
La question des nouvelles formes d’écriture ne peut et ne doit pas se réduire à des questions d’ordre linguistique. C’est pourquoi ce numéro propose d’apporter un éclairage interdisciplinaire sur la question.